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As-tu déjà remarqué que, parfois, plus on essaie d’être productif, moins on l’est? C’est mal vu de prendre des pauses… En fait, on nourrit la fausse idée que la productivité c’est de travailler sans arrêt et avec acharnement. Mais dans les faits, ça ne fonctionne pas comme ça.
Bosser pendant des heures, sans prendre de pause, c’est, au contraire, contre-productif. Ce que ça génère véritablement, c’est beaucoup de fatigue et un brouillard mental qui s’épaissit au fil des heures. Résultat? Chacune de tes tâches te semble de plus en plus lourde et tes projets de plus en plus irréalisables. C’est une projection de ton cerveau qui tente de t’avertir qu’il a besoin de répit.
Écoute-le. Tu n’en retireras que des bénéfices.
Dans cet article:
Les preuves que ton cerveau a raison
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le chercheur Norman Mackworth a mené une étude très instructive sur ce phénomène.
Il a démontré qu’après 30 minutes de travail soutenu, l’attention et la vigilance chutent de manière significative. Conséquence? Nous commettons 10 à 15% d’erreurs de plus que pendant la première demi-heure. Imagine! Plutôt que de gagner du temps… on en perd à corriger nos bévues.
De son côté, Anders Ericsson, un autre chercheur, a étudié les effets de la pratique délibérée sur la concentration.
La pratique délibérée, c’est un exercice que l’on planifie et que l’on répète dans le but de s’entraîner et de progresser vers un objectif défini.
Ses découvertes sont déconcertantes, car elles déconstruisent un mythe tenace de notre imaginaire collectif : les athlètes professionnels sont des machines au focus indestructible. En réalité, il s’est rendu compte… que c’était faux. Leur cerveau est plus résistant, c’est vrai, mais à petite échelle. C’est-à-dire qu’ils peuvent maintenir une concentration intense d’une durée de 45 minutes. Soit, seulement 15 minutes de plus que le « commun des mortels ».
Je dois préciser qu’il y a tout de même des exceptions : les champions. Ils ont pour leur part, la capacité d’étirer l’élastique de leur attention pendant 90 minutes, et ce, 2 à 3 fois par jour.
Bon ! Tu l’as compris, toi et moi devons nous « contenter » des 30 minutes recommandées avant de donner à notre cerveau, une pause bien méritée.
Après tout, la fameuse tâche urgente que tu veux a-bso-lu-ment finir avant de t’arrêter a droit, elle aussi, d’être bien exécutée.
La méthode Pomodoro à la rescousse de ton cerveau
Si tu cherches un moyen simple et efficace d’éviter de te vider de ton énergie, je te recommande la méthode Pomodoro, inventée par Francesco Cirillo. C’est une technique facile qui te permettra d’établir et de maintenir l’équilibre entre séances de travail intense et pauses revigorantes.
Comment te préparer à une séance de travail selon la méthode Pomodoro ?
- Munis-toi d’une minuterie (ça peut être celle de ton ordi, de ton téléphone…) Il existe même des applications « Pomodoro » que tu peux installer sur tes appareils.
- Réserve un bloc de 2 h 15 dans ton horaire.
- Identifie clairement les tâches sur lesquelles tu dois te concentrer pendant la séance
- Élimine ou réduis les distractions (désactive les notifications de tes appareils, mets ton téléphone en mode silencieux, écoute de la musique pour étouffer les sons environnants…)
La méthode Pomodoro en action :
- Programme ta minuterie pour 25 minutes
- Concentre-toi sur la première tâche que tu dois effectuer (si tu la termines avant la fin, passe à la suivante)
- Ça sonne ? Tu arrêtes tout. Pas d’excuse.
- Règle ta minuterie à 5 minutes
- Prends une PAUSE. Une vraie. Ce que ça veut dire ? Dé-cro-che des écrans ! Si tu le peux, lève-toi ou change de position pour faire circuler l’énergie dans ton corps.
- Répète ce cycle 4 fois, puis accorde-toi un temps d’arrêt plus long d’environ 15 minutes. Ainsi, tu pourras complètement éliminer le brouillard qui s’installe dans ton cerveau.
C’est simple, non ? Pourtant, je te garantis que les effets sont impressionnants.
Bien sûr, il est normal que tu vives un certain inconfort au début. C’est le cas chaque fois qu’on instaure une nouvelle habitude dans sa vie.
Mais, crois-moi, une fois qu’elle sera bien ancrée dans ton quotidien, tu constateras une différence marquante. Tes journées de travail deviendront plus productives, mais surtout moins épuisantes.
Apprendre à prendre des pauses
Le concept de la pause a été tellement dévalorisé dans notre société qu’on se demande souvent… « quoi faire » pendant ce temps d’arrêt.
Pas de panique ! Voici quelques idées pour agrémenter ces moments :
- Arrose tes plantes. (Profites-en pour leur parler de tes projets. Après tout, ce sont des auditrices… très attentives.)
- Fais un câlin ou donne des bisous à tes enfants ou à ta douce moitié (s’ils sont à la maison, évidemment !).
- Salue tes collègues (si tu travailles en présentiel).
- Fais le ménage de ton bureau. Tu verras qu’à coup de 5 minutes, c’est beaucoup plus facile.
- Flatte ton animal de compagnie, rafraîchis son bol d’eau, fais-lui faire 2 ou 3 trucs d’agilité.
- Fais des squats, des push up, un court exercice de yoga ou des étirements debout.
- Monte et descends un escalier pour stimuler ton cardio et ton énergie.
- Prépare-toi une tisane, un thé ou un café.
- Effectue des exercices de respiration, de fréquence cardiaque ou une mini méditation.
- Regarde par la fenêtre et laisse ton esprit vagabonder.
Prendre des pauses, c’est vital
Même si on se traite parfois (ou souvent) comme tel, l’humain n’est PAS une machine. Par contre, certains de ses besoins sont similaires.
Je te donne des exemples :
Ta voiture manque d’essence ? Tu fais le plein.
Ton ordinateur surchauffe ? Tu lui laisses le temps de refroidir.
Alors… pourquoi tu n’accordes pas le même traitement à la « machine » qu’est ton cerveau ?
Voici des astuces qui, elles, sont précisément conçues pour en prendre soin et pour t’assurer de rester en pleine forme mentale et physique :
- Repos visuel : Lève les yeux de ton écran et regarde au loin pendant 20 secondes toutes les 20 minutes. Ça réduit la fatigue oculaire, les maux de tête et la sécheresse des yeux.
- Détente physique : Bouge pendant au moins 3 minutes. Marche, fais des étirements, danse… Ça permet à ton corps de relâcher les tensions et de réduire les douleurs musculaires ou musculosquelettiques. N’oublie pas que ton corps est programmé pour être en action.
- Recharge mentale : Profite de tes pauses pour faire des choses qui te plaisent. Participe à une activité sociale ou ris un bon coup pour stimuler la production de dopamine et d’ocytocine dans ton cerveau. Tu rechargeras ainsi la jauge de ta créativité et réduira ton stress.
Déconstruire le mythe de la productivité
Contrairement à ce qu’on nous a inculqué, prendre des pauses régulières ne te rend pas moins productif. Au contraire ! C’est LA clé pour augmenter ta performance et ton efficacité au quotidien.
Penses-y ! On n’exigerait pas d’un marathonien qu’il courre 42 km… sans boire une goutte d’eau. Alors pourquoi t’imposes-tu des méthodes de travail aussi dévastatrices ?
Peu importe la manière dont tu les intègres dans ta vie, les pauses doivent être des moments non négociables dans ton horaire.
En respectant les rythmes naturels de ton cerveau, tu lui permets d’être au top de ses capacités.
N’oublie pas que c’est en arrêtant ponctuellement de travailler… que tu accompliras plus de tâches, plus rapidement et plus efficacement.
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Par Julie Savage-Fournier
Ingénieure industrielle
Lean Six Sigma Master Black Belt
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Questions bonus
Le cerveau, comme tout autre organe, a besoin de récupérer pour fonctionner efficacement. Les pauses permettent de réduire la fatigue mentale, d’accélérer la récupération cognitive et d’améliorer la concentration pour des performances optimales.
La méthode Pomodoro divise le temps de travail en intervalles courts et concentrés suivis de pauses régulières. Ça aide à prévenir l’épuisement, ça améliore la concentration, et ça permet une productivité maximale tout en réduisant le stress.
Les pauses qui incluent des activités variées qui ne ressemblent pas du tout au travail… De courtes promenades, des étirements ou des exercices de respiration permettent de relâcher les tensions et rafraîchir l’esprit, augmentant ainsi la créativité et la productivité globale.
Regarder des courriels, des textos ou les réseaux sociaux ne constituent pas une réelle pause pour notre cerveau.
Dans la méthode Pomodoro, on alterne des pauses de 5 minutes et des pauses de 15 minutes. Des pauses plus courtes ont tout de même démontré des bénéfices en réduisant le stress mesuré. Donc, même si moins de 5 minutes sont disponibles, ça vaut la peine de s’arrêter un peu.
